SOFOP
(Société Française de chirurgie Orthopédique Pédiatrique)
Créé à la fin des années 70, le CREPO, rapidement remplacé par le Groupe d’Etude en Orthopédie Pédiatrique (GEOP), répondait à la demande d’orthopédistes qui s’engageaient dans une spécialisation exclusive en pédiatrie, dans le sillage de quelques illustres précurseurs : Jean-Gabriel Pous (Montpellier), Henri Carlioz, Pierre Rigault et Henri Bensahel de Paris, Jean-Marie Bouyala (Marseille). Ce groupe, très organisé sous l’impulsion de Bernard Glorion, son fondateur (et 1er Président en 1983) avait une volonté forte de pédagogie envers les jeunes s’appuyant en particulier sur l’organisation de Séminaires d’enseignement (le premier à Montpellier en 1977 sur la croissance). Ces séminaires étaient complétés par diverses « Journées d’enseignement » (Journées de Palavas, Journées de Trousseau, etc.).
Le développement dans de nombreux CHU de cette sur-spécialité qu’est devenue l’orthopédie pédiatrique, sous forme de services autonomes ou d’unités d’orthopédie pédiatrique distinctes de la chirurgie uro-viscérale, était la conséquence d’un essor formidable des techniques qui se sont développées dans les années 1980 à 2000 (déviations du rachis, allongements des membres, tumeurs...) comme en témoigne une revue générale publiée en 2006 (Rev. Chir. Orthop. 2006, 92, 371-414). Ce groupe, le GEOP, un peu hybride, puisque rattaché à la fois à la SFCP et à la SOFCOT, s’est enfin transformé en une Société à part entière, la Société Française d’Orthopédie Pédiatrique (SOFOP) en 2005.
La forte synergie entre SOFOP et SOFCOT s’inscrit dans l’histoire récente avec des liens originels quand existaient de grands services de chirurgie infantile et orthopédie, (avant leur éclatement au tournant des années 1950-1960) et aussi la place importante tenue au cours des dernières décennies par des orthopédistes pédiatres au sein de la SOFCOT, soit comme Présidents de la Société (P. Le Cœur, P. Masse, J. Bedouelle, B. Glorion, C.-R. Michel, G. Bollini) soit comme Présidents du congrès ou de l’Académie (H. Carlioz, R. Seringe, J. Dubousset, J.-P. Cahuzac, R. Kohler, J.-M. Clavert), soit comme Secrétaire Général de la SOFCOT (F. Fitoussi) soit enfin comme Secrétaires du Collège d’Orthopédie (R. Seringe, C. Glorion). Faut-il enfin rappeler la signification étymologique du mot « orthopédie » forgé par Nicolas Andry en 1741, l’art de redresser les déformations des enfants ?
Les relations de la SOFOP restent toujours nombreuses et étroites avec d’autres instances :
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pédiatriques :
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la Société Française de Chirurgie Pédiatrique (SFCP) qui partage avec la SOFOP l’activité de soins dans les services d’enfants des nouveaux hôpitaux pédiatriques, où cohabitent le plus souvent les deux hyper spécialités (chirurgie viscérale et chirurgie orthopédique) ;
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le Collège Hospitalier et Universitaire de Chirurgie Pédiatrique (CHUCP) où là encore, les deux versants universitaires de la spécialité sont représentés au plan national et régional pour coiffer l’organisation de l’enseignement dans un DESC infantile très bien organisé (tronc commun, tronc orthopédie, tronc uro-viscéral) ;
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le CNU (sous-section 54-02 de chirurgie infantile) qui est constitué à part égale de chirurgiens pédiatres orthopédistes et viscéralistes. Cette instance nomme les hospitalo-universitaires dans la spécialité de chirurgie pédiatrique, donc les orthopédistes pédiatres ;
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le Conseil National de Chirurgie de l’Enfant (CNCE), instance créée récemment, qui regroupe toutes les entités s’occupant de chirurgie de l’enfant (associant l’anesthésie) et représente une force vis-à-vis des pouvoirs publics, (avec une représentation ès qualité au sein du CNC).
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orthopédiques :
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la SOFCOT bien sûr, dont la SOFOP est une « Société Associée ». Elle reçoit de celle-ci un large soutien avec en particulier une journée qui lui est attribuée pendant le congrès de la SOFCOT et la possibilité de publications dans un numéro annuel spécial de la revue OTSR. Les membres de la SOFOP sont obligatoirement membres de la SOFCOT ;
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les Conférences d’enseignement de la SOFCOT avec un volet pédiatrique : cinq Conférences chaque année sont présentées et publiées : trois en orthopédie pédiatrique, une en traumatologie pédiatrique, une en technique chirurgicale. Un orthopédiste pédiatre est rédacteur adjoint ès qualité ;
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le Collège d’Orthopédie : la SOFOP assure maintenant, au travers de son propre Collège, l’enseignement de l’orthopédie pédiatrique dans le DESC d’orthopédie. Les passerelles entre les 2 collèges sont maintenant bien établies et facilitent l’harmonisation des programmes, d’autant que les orthopédistes pédiatres sont assez souvent issus de la « filière » adulte.
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Aujourd’hui cette Société dynamique comporte un effectif stable de plus de 200 membres.
L’activité de la SOFOP se manifeste au travers de deux temps forts :
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La journée de la SOFOP pendant le congrès de novembre de la SOFCOT, à côté des autres Sociétés Associées (Il s’agit bien d’une journée indépendante, en sus des séances de communications pédiatriques de la SOFCOT). Un symposium est en général organisé sur un thème, encadré de communications particulières (privilégiant l’étude des complications).
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Par ailleurs, les journées annuelles (en Mars), dans une ville différente chaque année qui, depuis 2011, réunissent en un seul lieu et au même moment les deux séminaires d’enseignement médical et paramédical (voir tableau ci-dessous) et un séminaire de recherche. Chaque session réunit 250 à 300 participants. Une monographie de référence était publiée par « Sauramps med ed ». A partir de 2020 les monographies seront mises en ligne sur le site de la SOFOP et accessibles à tous.
Le Président de la SOFOP est élu chaque année en novembre, pour une année de mandat. Il anime un Bureau qui se réunit trois à quatre fois par an et conduit la vie scientifique et administrative de la Société.
En conclusion, la SOFOP, l’une des plus anciennes Sociétés d’orthopédie pédiatrique (née cinq ans après la POSNA et bien avant l’EPOS), attire, par la qualité de ses travaux et sa convivialité, de nombreux chirurgiens orthopédistes étrangers, qu’ils soient pédiatres ou orthopédistes adultes ayant une activité pédiatrique. Quelques réunions combinées se sont tenues dans d’autres pays (Royaume-Uni, Belgique, Maroc, ...).